Jean-Paul Billaud
University of Paris
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Featured researches published by Jean-Paul Billaud.
Natures Sciences Sociétés | 2015
Bernard Hubert; Catherine Aubertin; Jean-Paul Billaud
Plusieurs textes de ce numero nous interpellent a pro-pos de la connaissance, de ses processus de construction, des cadres conceptuels qui lorganisent, de sa formalisa-tion par les modeles, de son appropriation par le sens commun ou laction publique… Les processus de connaissance sont a larriere-plan du travail de recherche. Pour nous, ils sont egalement a la base des-et, pourrait-on dire plus fortement encore, en jeu dans les-tentatives de depassement des demarches disciplinaires auxquelles nous sommes si attaches a NSS. Mais sen tenir a une posture interdisciplinaire fondee sur une confrontation des points de vue disciplinaires fait limpasse sur les limites intrinseques a toute demarche de connaissance. Une approche interdisciplinaire peut etre ainsi victime dune certaine cecite et elle doit pour le moins etre consciente de ses limites. La transdisciplina-rite, au sens dune integration et dun depassement des disciplines, est-elle une alternative qui peut etre mise en pratique (voire qui doit letre) ou simplement un cadre de reference ultime, une sorte de « point omega » permettant de mieux comprendre les ressorts cognitifs qui sont a larriere-plan de linterdisciplinarite, afin de pratiquer celle-ci de facon plus reflexive ? Toute connaissance procede de la perception que nous avons du monde, nous rappellent Jean-Pierre Brechet et Gerard Gigand dans leur article, rendant ainsi explicite que nous construisons la connaissance sur linconnaissabilite radicale quengage notre presence au monde. Ils proposent une ingenierie representationnelle en recourant a un appareillage intellectuel base sur un schema ternaire (incompletude, autoreference et indeter-mination) pour comprendre et traiter la realite phenome-nologique. Cest effectivement une posture essentielle, car le monde qui nous entoure nexiste que par la facon dont nous le percevons et dont nous concevons nos interactions avec les etres et les objets qui le composent. Et ce sont ces interactions qui construisent la dynamique de nos perceptions de lexistant. Cela est particulierement vrai dans nos relations avec les autres etres vivants, humains certes, mais egalement avec notre environnement bio-physique au sein duquel nous agissons, vivons, pensons 1. Nous ne percevons ce monde qua partir de ce que nous sommes, cest-a-dire des interactions, des relations que nous sommes capables de construire avec les betes, les gens, les choses qui le constituent, et a partir des intentions avec lesquelles nous entrons en relation. Une telle posture conduit a revoir les distinctions usuelles entre action et connaissance, comme entre « techne » et « epis-teme ». Et si, justement, il ny avait pas de difference subs-tantielle entre agir et connaitre, a partir du moment ou ils procedent lun et lautre des interactions que genere toute praxis, celle-ci etant une experience singuliere de notre rapport aux autres, au monde biophysique et aux transformations ainsi engendrees ? Cest dailleurs ce a quoi nous invitent egalement ceux qui distinguent 2 les connaissances etablies (knowledge), enseignables et trans-missibles, et les connaissances en train de se produire au cours de laction (knowing), pour les appeler a interagir dans le cadre dune danse creative (generative dance) a lorigine de linedit, du nouveau, du changement… Ce sont dans les interactions que cette dualite emerge, et plus particulierement lors des echanges reiteres entre les dif-ferentes connaissances, par exemple les connaissances scientifiques du chercheur, les connaissances techniques des praticiens et les savoirs en action des responsables administratifs ou politiques en charge de la gestion dune situation ; cette dualite emerge egalement lors des elabo-rations collectives et lors des echanges de points de vue entre ces differents acteurs, chercheurs et non-chercheurs. Ce sont toutes ces interactions qui engendrent des conditions nouvelles et donc une situation nouvelle. Dans son texte publie dans ce numero, Marc Mormont nous rappelle que John Dewey va meme jusqua preferer parler de « transaction » afin de depasser la notion dinteraction 1 Voir, par exemple, Hubert, B., 2004. Pour une ecologie de laction. Savoir agir, apprendre, connaitre, Paris, Editions Arguments. 2 Comme Cook, S.D.N., Brown, J.S., 1999. Bridging epistemo-logies: the generative dance between organizational knowledge and organizational knowing, Organization Science, 10, 4, 381-400. Article publie par EDP Sciences
Natures Sciences Sociétés | 2003
Jean-Paul Billaud; Bernard Hubert
Dans leurs réflexions stratégiques actuelles, nos grands établissements de recherche s’interrogent, une fois de plus, sur la meilleure structuration et les formes d’animation les plus pertinentes pour améliorer la collaboration entre leurs différentes composantes disciplinaires. Il s’agit bien de mettre en valeur le modèle français d’établissements publics, spécialisés dans les activités de recherche et organisés par grands domaines. NSS a déjà évoqué, dans un numéro récent, le dernier plan quadriennal du CNRS qui fait de l’interdisciplinarité, dans une dynamique prospective, un instrument et un objectif au cœur de son projet. Plus récemment – et c’est une première dans l’histoire de l’institution le département Sciences de l’Homme et de la Société du CNRS a réuni autour d’une table ronde sur l’interdisciplinarité, lors d’un colloque à Gif-surYvette, tous les directeurs des autres départements, invités à exprimer ce qu’ils attendaient des sciences sociales et, en retour, ce qu’ils pouvaient leur apporter. L’Inra vient de reconfigurer les périmètres de ses départements de recherche autour d’objets et non plus seulement de disciplines. Le Cemagref rédige un schéma stratégique ambitieux le positionnant en opérateur actif sur les questions d’environnement. L’IRD va examiner l’an prochain les résultats et les projets de la centaine d’Unités de recherche et de service, mises en place ces dernières années sur une base disciplinaire ; cette procédure pourrait donner l’occasion de rendre son organisation plus lisible au regard de questions de recherche pertinentes pour le développement. Le Cirad, lui aussi, s’interroge sur son organisation scientifique. Les réaménagements institutionnels ou les orientations programmatiques dans lesquels l’interdisciplinarité constitue l’horizon de nouvelles pratiques de recherche, ne sont ni anodins, ni de pure convention. Les conditions d’exercice de la science en société sont évidemment au cœur de ces enjeux organisationnels, dans un contexte d’interrogation des choix scientifiques et technologiques et de mise en question des procédures habituelles de l’innovation. Répondre à une société confrontée à des risques avérés ou pas, angoissée face à des problèmes de santé publique en résonance avec les choix technologiques, stupéfaite et même désarçonnée par l’impact d’une canicule qu’elle refuse d’attribuer à la fatalité, renouvelle radicalement l’exigence d’une utilité sociale de la science. En fait, les problèmes de société qui interpellent la communauté scientifique confèrent aux objets qu’elle se donne un caractère hybride, parce que centrés sur une production de connaissances pour et au service de la communauté humaine. La question de l’environnement, si communément mobilisée lorsqu’est évoquée la nécessité de pratiques interdisciplinaires, doit son succès à sa capacité à désigner, audelà de la multiplicité des problèmes visés, la dimension humaine et sociale des objets que la science soumet à analyse. Du point de vue des institutions de recherche, ce centrage sur l’interdisciplinarité n’est pas un fait nouveau. La spécialisation disciplinaire est intrinsèque au développement et à l’approfondissement des savoirs. L’exigence pour les institutions de retisser ce que les conditions de production des connaissances tendent à séparer fait partie de leur mission. Elle n’est sans doute pas étrangère à l’appel à l’interdisciplinarité qui constitue un cadre formel et conceptuel d’intégration des communautés scientifiques. Mais l’enjeu actuel va bien audelà de la réduction de la tension inévitable entre logique courante de production des connaissances et nécessité de les tenir ensemble dans une institution de recherche. Et les réponses à la hauteur d’un tel enjeu ne vont pas de soi. En témoignent les difficultés rencontrées par la constitution récente des commissions interdisciplinaires au sein du CNRS. Les bonnes intentions ne suffisent pas et on ne chasse pas si facilement les vieux démons. Le passé nous a appris le coût, autant pour les instituNatures Sciences Sociétés 11 (2003) 359–360
Environmental Science & Policy | 2007
Patrick Steyaert; Marco Barzman; Jean-Paul Billaud; Hélène Brives; Bernard Hubert; Guillaume Ollivier; Bénédicte Roche
Archive | 1984
Jean-Paul Billaud
Natures Sciences Sociétés | 2003
Jean-Paul Billaud
Archive | 2006
Florence Pinton; Pierre Alphandéry; Jean-Paul Billaud; Christian Deverre; Agnès Fortier; Ghislain Geniaux; Catherine Lefebvre
Natures Sciences Sociétés | 2006
Jean-Paul Billaud; Henri Décamps; Bernard Hubert
Études rurales | 1996
Pierre Alphandéry; Jean-Paul Billaud
Études rurales | 1986
Jean-Paul Billaud
Natures Sciences Sociétés | 2013
Bernard Hubert; Catherine Aubertin; Jean-Paul Billaud
Collaboration
Dive into the Jean-Paul Billaud's collaboration.
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
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