En droit pénal, les témoignages oculaires sont souvent utilisés lors des procès. Cependant, la fiabilité de ces preuves a été remise en question. Selon les statistiques du Projet Innocence,
Ce phénomène existe non seulement aux États-Unis, mais aussi dans le monde entier, et les tribunaux remettent de plus en plus en question les témoignages oculaires.« Les erreurs d'identification des témoins sont la principale cause de condamnations injustifiées à l'échelle nationale, et ce problème joue un rôle dans plus de 75 % des condamnations annulées grâce à des tests ADN. »
Les chercheurs ont mené de nombreuses recherches sur l'identification par témoin oculaire au cours des dernières décennies. Par exemple, l'ancien juge de la Cour suprême des États-Unis, William Brennan, a déclaré en 1980 que
Ce point de vue montre que les souvenirs des témoins oculaires sont loin d'être aussi précis que légalement attendu.« Les preuves d'identification par des témoins oculaires sont non seulement intrinsèquement suspectes, mais aussi « notoirement peu fiables ». »
Plus surprenant encore, il existe des cas où les preuves ADN ont prouvé des erreurs dans la mémoire des témoins oculaires. Prenons le cas de Jennifer Thompson, qui a été violée en 1984 et dont le mauvais suspect a été identifié au tribunal. Elle a juré un jour :
Cependant, il s'est avéré qu'elle s'était trompée sur la personne. Il existe d’innombrables cas de ce type, qui ont également favorisé la recherche scientifique sur la mémoire des témoins oculaires."Je sais que j'ai choisi la bonne personne. S'il risque la peine de mort, je veux qu'il meure."
Les erreurs d'identification des témoins proviennent de divers facteurs, et les recherches pertinentes divisent ces facteurs en « variables système » et « variables estimées ».
Les procédures utilisées par la police lors de la collecte de preuves par des témoins oculaires peuvent avoir un impact significatif sur les conclusions tirées par ces témoins oculaires. L'étude a noté que « les variables du système sont les facteurs qui affectent l'exactitude de l'identification des témoins oculaires et qui sont contrôlables par le système de justice pénale. » En 1999, le ministère de la Justice a également publié un ensemble de lignes directrices sur les meilleures pratiques pour faire respecter les files d'attente de la police.
Un problème courant est que la police peut utiliser des files d'attente qui ne comprennent pas de suspects, ce qui augmente le risque d'identification erronée des témoins oculaires. Si le suspect n'est pas dans la file d'attente, les témoins ont tendance à choisir la personne qui semble la plus proche du suspect.
Afin d'améliorer cette situation, les chercheurs suggèrent d'utiliser des instructions préalables pour faire savoir aux témoins que le suspect « peut être ou non » dans la file d'attente, ce qui peut réduire efficacement la probabilité d'une identification erronée.
Outre les questions de moyens et de procédures, la fiabilité des témoins oculaires est également affectée par des facteurs environnementaux. Cela inclut des aspects tels que le stress, l’identification raciale et le sentiment d’urgence au moment de l’incident.
Des recherches ont montré que les différences raciales entre les témoins et les criminels présumés peuvent réduire considérablement la précision de l'identification, un phénomène connu sous le nom de « barrières inter-raciales ».
La recherche indique que la précision des souvenirs des témoins oculaires diminue considérablement dans les situations de haute pression. En revanche, la précision de l’identification s’améliorait considérablement lorsque le témoin se trouvait dans une situation peu stressante.
De plus, si une arme est présente lors d'un incident, la mémoire du témoin se concentrera sur l'arme, réduisant ainsi sa capacité à se souvenir des traits du visage du suspect. Ce phénomène est appelé « effet de concentration de l'arme ».
Dans les procès pénaux, la manière d'utiliser les témoignages oculaires a toujours été au centre des discussions au sein de la communauté juridique. Aux États-Unis, la loi est devenue relativement tolérante à l’égard des témoignages oculaires, mais les praticiens du droit commencent à réexaminer les principes scientifiques qui la sous-tendent.
De nombreux experts estiment que des procédures correctes de file d'attente à la police, des instructions préalables et une supervision sur place par des psychologues indépendants sont des facteurs clés pour améliorer l'exactitude de l'identification.
Cependant, des problèmes demeurent.
Alors, comment mieux protéger les innocents contre les fausses accusations dans le système judiciaire ?« Les souvenirs des témoins oculaires ne sont pas seulement affectés par eux-mêmes, mais sont également étroitement liés aux processus de l'ensemble du système. »