Christophe Prochasson
École Normale Supérieure
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Featured researches published by Christophe Prochasson.
Archive | 2008
Stéphane Audoin-Rouzeau; Christophe Prochasson
Les historiens se sont tres tot penches sur le deroulement et les suites de la Premiere Guerre mondiale, conflit qui a oriente le destin du XXe siecle tout entier. Les armistices de 1918, les traites de paix et le complexe echeveau territorial qui s’en est suivi, les apres-guerres et leurs dynamiques de reconstruction ont ainsi suscite une abondante litterature, aussi remarquable que necessaire. Elles ne disent pas, cependant, comment les peuples et les nations sont sortis de la Grande Guerre. Une equipe internationale d’historiens, placee sous la direction de Stephane Audoin-Rouzeau et Christophe Prochasson, interroge dans ce livre le monde de l’apres-1918 : pays vainqueurs (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis…), pays vaincus (Allemagne, Autriche, Hongrie), pays liberes (Belgique, Roumanie, Yougoslavie), pays engages dans de nouveaux conflits, civils ou territoriaux (Russie, Pologne, Turquie, Grece), enfin colonies et dominions. L’histoire de l’apres-1918 est celle d’une demobilisation. Demobilisation effective des combattants et des economies, mais aussi demobilisation culturelle des societes : il fallut, apres plusieurs annees d’investissement collectif dans le conflit, reprendre les relations avec les ennemis d’hier et organiser le retour aux normes, elles-memes ebranlees par pres de cinq annees de guerre. A cela s’est ajoutee une dimension morale, voire psychique, ou les commemorations ont joue leur role : celle du deuil, collectif, ou familial, de nations touchees par la mort de masse, et celle du traumatisme chez les victimes, militaires ou civiles. A la limite, on ne peut exclure que bien des contemporains du conflit ne soient jamais « sortis » de la Grande Guerre.
Varia Historia | 2005
Christophe Prochasson
A great part of historical research has been remiss in studying the role of the emotions in the construction of political and social activity, a type of study that is often opposed under the accusation of producing psychological determinisms. Various trends in political history made of the emotions a strange object in their discussions, by choosing the exclusive study of the cognitive aspects of politics and by presupposing that subjects are fully conscious and rational, guided only by the impulse of satisfying their interests or through faithfulness to their ideas. And yet, new historiographical perspectives point to the possibility of joining the symbolic and affective dimensions to the study of politics. Aligning itself with the project of a social history of the political emotions, this essay evaluates these new procedures, concentrating on the approach to the sentiments that have ruled political adhesion in the modern period, as well as the rhetorical and expressive repertories associated with them. For this purpose, it begins with the examination of the expression of emotions and their uses present in the texts of a thinker who is both an actor and astute observer of the political scenario of his time: Tocqueville. Fusing analytical thought with his own experience, Tocqueville did not limit his vision of politics to the rational management of interests, arguing that that took place in the interaction among three elements: passions, interests, and social norms, an idea that bases his hypothesis on the existence of a dynamic correlation between each political regime (democracy, in particular) and the passions.
Annales. Histoire, Sciences Sociales | 2015
Christophe Prochasson
renouvelle à sa façon. C’est aussi dans ce sens que l’on peut lire Le fil et les traces. On ne s’étonne pas que l’un des articles soit consacré au père fondateur du genre, Montaigne. Pourtant, C. Ginzburg ne partage en rien le scepticisme de l’auteur des Essais. Le genre considéré lui semble constituer la forme idéale pour mettre en œuvre ce qu’il estime être le fondement de sa méthode d’investigation. C’est cette méthode que C. Ginzburg a théorisée – en en analysant la « préhistoire » – dans un article désormais classique : « Traces. Racines d’un paradigme indiciaire 4 ». Le titre du présent volume rend encore hommage à ces conceptions, alors que l’une des contributions semble en déduire l’acheminement même de la progression des savoirs : « Je crois que l’accumulation des connaissances advient toujours de cette façon : par lignes brisées et non par lignes continues ; à travers des faux départs, des corrections, des oublis, des redécouvertes ; grâce à des filtres et des schèmes qui aveuglent en même temps qu’ils font voir » (p. 167). En cherchant à reconstruire ces parcours éclatés, C. Ginzburg pratique une sorte d’histoire des idées qui, à certains égards, semble bien plus proche des traditions de la Geistesgeschichte que de l’histoire des représentations (collectives). Ce n’est donc pas un hasard si celui-ci prend régulièrement comme point de départ de ses interrogations certaines œuvres, parmi les plus classiques de l’héritage culturel occidental, d’auteurs tels que Montaigne, Voltaire, Stendhal, Flaubert. Non pas que pour C. Ginzburg les forces intellectuelles d’un siècle s’incarnent principalement dans les idées de quelques grands. Le point d’accroche dans ces textes classiques peut être un détail en apparence éphémère, et C. Ginzburg, par ses procédés, ne dément pas ses premières amours, qui avaient pour objet des héros parfaitement anonymes, devenus célèbres seulement par les travaux de l’auteur, tel Menocchio dans Le fromage et les vers ([1976] 1980). Les approches de C. Ginzburg ne sont pas sans rappeler, en effet, celles d’un Lucien Febvre. Cependant, ce dernier aimait centrer ses analyses sur certains des grands auteurs du XVIe siècle afin de repérer ce que ceux-ci partageaient, dans leurs conceptions, leurs outils intellectuels, avec les plus communs de leurs contemporains. Pour C. Ginzburg, en revanche, 5 1 3 il s’agit de repérer et relier entre elles les traces d’un concept, d’une idée, pour comprendre son cheminement, péripéties comprises, dans les sens multiples pris en cours de route : c’est une sorte d’archéologie ponctuelle des savoirs. Naturellement, la méthode a ses faiblesses heuristiques : l’art de trouver les traces ne suit aucune recette qui s’établirait au préalable ; le défi à vaincre renvoie à l’instinct du chasseur. Il n’en reste pas moins que cet instinct est fort développé chez C. Ginzburg, et ce avec une largesse d’esprit telle que ses essais paraissent comme l’un des rares exemples montrant comment renouer de façon convaincante avec le genre – anachronique en apparence – de l’histoire universelle. Bien entendu, c’est au moyen d’une approche qui se méfie des « grands récits » historiques ; la vérité prend plutôt, à l’instar de l’essai, la forme d’un fragment.
Annales. Histoire, Sciences Sociales | 2002
Christophe Prochasson
un nouvel espace public empruntant aux espaces libéral et prolétarien, disjoints depuis 1848 et de nouveau convergents, caractérisés par le taylorisme et le consumérisme qui s’épanouit avec le Front populaire en tant qu’il organise la consommation de masse. Un espace public dont la CGT devient, après-guerre, un des acteurs majeurs. Soit une thèse qui mettrait en avant l’« industrialisation » de la classe ouvrière quand d’autres ont évoqué sa « nationalisation ». L’historien dira sa perplexité. Il sera sensible à la volonté d’historiciser certaines approches sociologiques, à l’intérêt porté à l’éthique et à la volonté de relativiser les cassures par trop scolastiques entre nouveaux mouvements sociaux et syndicalisme traditionnel, en rappelant que la CGT n’a jamais totalement abandonné le domaine de la sphère privée et que certains pans de son action anticipent les nouveaux mouvements sociaux. Il trouvera aussi bien souvent stimulante (quoique répétitive dans la forme) cette tentative pour intégrer sur la moyenne durée l’histoire intellectuelle et celle du mouvement ouvrier, trop souvent cloisonnées, à la faveur d’une approche qui se veut historicisée de l’espace public. Mais d’autres aspects de l’ouvrage laisseront plus dubitatifs. L’auteur souligne de son propre chef les limites d’une étude basée sur le seul discours de quelques leaders, à l’exclusion de toute approche des formes d’expression non verbales, dont la grève, ou de la vie quotidienne, dont la prise en compte relativiserait sans doute à tout le moins les chronologies établies et les conclusions qu’on en tire. Des limites qui, pour être avouées, n’en ramènent pas moins à une histoire des sommets et des discours, sans prise en compte des pratiques, limitant dès lors singulièrement le propos, et ce, d’autant plus que les textes évoqués le sont sans être rapportés à un corpus systématique qui attesterait leur validité ou au contraire leur exceptionnalité. L’ouvrage s’en tient en outre le plus souvent à des prolégomènes, faute d’études concrètes sur les modalités de l’interaction entre les deux espaces, à des juxtapositions (perceptibles dans le plan même de l’ouvrage). Il manie enfin régulièrement le conditionnel pour réaffirmer que d’autres voies étaient possibles et qu’il dépend, aujour1 0 8 6 d’hui encore, du mouvement syndical de contester les fondements épistémologiques du discours dominant pour ainsi contribuer à transformer le monde, se révélant alors pleinement pour ce nouveau mouvement social qu’il a toujours été, selon lui, peu ou prou. Un conditionnel dans lequel l’historien peine à se reconnaître. Soit, au total, des pistes de réflexions et de recherches souvent stimulantes mais, pour l’historien, à tout le moins un faible apport heuristique.
Vingtieme Siecle-revue D Histoire | 1997
Jacques Julliard; Michel Winock; Pascal Balmand; Christophe Prochasson; Gisèle Sapiro; Monique Lulin; Séverine Nikel; Laure Defiolles
Vingtieme Siecle-revue D Histoire | 1997
Christophe Prochasson; Dominique Kalifa
Archive | 1996
Christophe Prochasson; Anne Rasmussen
Archive | 2007
Vincent Duclert; Christophe Prochasson; Christian Amalvi; Perrine Simon-Nahum
Archive | 2011
Edward Berenson; Vincent Duclert; Christophe Prochasson
Archive | 2011
Edward Berenson; Vincent Duclert; Christophe Prochasson