Anne Monjaret

A palace as legacy: The former French colonial museum – perspectives from the inside

The Musée des Colonies was founded in 1931 in the Palais de la Porte Dorée, built for the Colonial Exhibition in Paris. Over the century, the lasting nature of the architecture has stood in counterpoint to the changing orientations of the museum as an institution, from arts to immigration. To what extent does the building continue to bear the stamp of its origins? Is a reversal of colonial material culture possible? This ethnography provides accounts of institutional discourses and employees’ memories collected by the authors, who have been conducting fieldwork on the site for 15 years. In focusing on permanent material culture (the building housing the museum) rather than on the circulation and changing status of collections, the authors provide an original take on colonial remains in France. They also set milestones on the specificities of permanency and monumentality in material culture approaches.

Hommage aux ouvrières italiennes de Nogent-sur-Marne ou les enjeux d’une création. « C’est devenu un mythe les plumassières »

Mettre une œuvre d’art au service d’une memoire est un exercice perilleux. En souhaitant rendre hommage au travail des plumassieres italiennes de Nogent-sur-Marne, les autorites municipales en ont fait l’amere experience. Si le fait de dedier une sculpture de bronze a la communaute italienne, qui a pris une grande part dans le developpement de la ville depuis la fin du XIXe siecle, partait des plus louables intentions, l’œuvre n’a pas eu les resultats escomptes. De cette statue, on retient la polemique, bien loin de la memoire des ouvrieres qu’elle entendait celebrer.

Le corps en miettes et la main réparatrice. Quand l'ouvrier se transforme en « chirurgien ». Une expérience de la souffrance d'autrui à l'hôpital

Les ouvriers des services techniques travaillant dans les hopitaux sont generalement tenus a l’ecart du dispositif de soin proprement dit, et plus encore de la chirurgie. Pourtant, il est arrive, certes dans des cas exceptionnels, que les services des urgences aient recours a eux pour des interventions sur des patients blesses, par exemple a la main. Anne Monjaret revient sur les recits qui lui ont ete rapportes afin de comprendre le sens profond de ces derniers. Ces ouvriers ont ete amenes a s’improviser « chirurgiens », leur corps et celui des patients se mettant alors en scene dans la confrontation de l’effort et de la douleur. L’experience de la souffrance d’autrui s’eprouve, fait place a l’emotion, et sa narration apparait comme le moyen d’enoncer sa double appartenance, corporatiste et institutionnelle, malgre des valeurs contradictoires.